Pêche de loisirs : gros changements prévus pour des millions de Français dès janvier 2026 avec le nouveau système d’enregistrement obligatoire

Un véritable bouleversement attend les passionnés de pêche de loisir à partir du 10 janvier 2026. Désormais, chaque pêcheur devra procéder à un enregistrement obligatoire via la nouvelle application recfishing, avant toute sortie en mer, et ce, même pour une simple partie entre amis ou en famille. La déclaration des captures d’espèces sensibles – comme le bar, la dorade ou le thon rouge – devient également incontournable, conformément au nouveau règlement européen adopté en 2024. Si cette réforme vise à protéger durablement les ressources marines, elle suscite déjà de vives critiques auprès des amateurs, qui redoutent une perte de simplicité et de liberté dans leur passion.

Quelles sont les nouvelles obligations imposées aux pêcheurs de loisir ?

Dès l’entrée en vigueur du dispositif, chaque pratiquant de pêche en mer âgé d’au moins 16 ans devra s’inscrire sur la plateforme électronique européenne. L’enregistrement obligatoire se fait la veille de la sortie, et il sera impératif de déclarer toutes les captures d’espèces concernées le jour même, avant minuit. Cette obligation de déclaration des captures vise principalement les espèces dites sensibles, dont les stocks sont jugés fragiles par les scientifiques.

Autre nouveauté : tous les engins utilisés devront porter une plaque réglementaire affichant l’identifiant personnel du pêcheur. Ce marquage facilitera le contrôle des pêches lors des inspections en mer. Le non-respect de ces nouvelles obligations pourra entraîner des sanctions, renforçant ainsi le caractère strict de la réforme. Pour beaucoup, il ne sera plus possible de pratiquer la pêche de loisir sans passer par cette étape administrative désormais incontournable.

Pourquoi ce renforcement réglementaire suscite-t-il autant de critiques ?

L’instauration de l’enregistrement obligatoire via une application numérique a rapidement généré des réactions mitigées. De nombreux adeptes dénoncent une procédure trop complexe, surtout pour ceux qui résident dans des zones où la couverture réseau est faible ou inexistante. Les associations pointent un véritable manque d’accessibilité numérique, notamment pour les personnes âgées ou celles peu à l’aise avec les outils informatiques.

L’obligation dès 16 ans soulève aussi des questions, car tous les jeunes n’ont pas nécessairement accès à un smartphone ou à Internet. Certains craignent que cette réglementation européenne prépare le terrain à un permis de pêche déguisé, alourdissant encore la charge administrative pour de simples amateurs venus profiter de la mer. Cette évolution inquiète, car elle risque de décourager bon nombre de passionnés attachés à la convivialité et à la spontanéité de la pêche récréative.

Sur quels points repose exactement la nouvelle réglementation européenne ?

Le cœur du règlement européen repose sur la volonté de mieux contrôler les prélèvements réalisés lors de la pêche de loisir. L’application recfishing permettra d’attribuer à chaque pêcheur un identifiant unique, facilitant ainsi le contrôle des pêches et la vérification des déclarations. Les engins utilisés devront arborer une plaque normalisée visible lors des contrôles, qu’il s’agisse de cannes, lignes ou filets autorisés.

La déclaration des captures reste une exigence centrale : chaque pêcheur devra renseigner, avant minuit le jour de sa sortie, le détail des poissons prélevés parmi les espèces sensibles. Cette collecte quotidienne de données doit permettre de renforcer le suivi scientifique des stocks, afin d’ajuster rapidement les quotas ou périodes de pêche si nécessaire.

Quels sont les principaux arguments des opposants au nouveau dispositif ?

Les opposants à cette réforme mettent en avant plusieurs difficultés majeures : la complexité de la démarche d’enregistrement, l’accès limité au numérique pour certains publics, et la crainte d’une exclusion progressive des moins technophiles. Beaucoup voient dans ces nouvelles obligations le risque de transformer la pêche de loisir en activité réservée à une minorité équipée et habituée aux procédures administratives.

De nombreux témoignages alertent sur la nécessité d’un accompagnement spécifique pour les personnes âgées ou éloignées du numérique, et réclament un assouplissement des modalités, voire des dérogations pour les zones rurales mal desservies. D’autres redoutent que la multiplication des démarches administratives détourne les nouveaux venus et contribue à vider progressivement les sites de pêche traditionnels, habituellement fréquentés par des familles ou des groupes d’amis.

Ce que pourrait apporter le nouveau système d’enregistrement obligatoire

Malgré les réticences, certains aspects du nouveau système recueillent un accueil favorable, notamment en matière de gestion des ressources marines. Centraliser les informations liées à la pêche de loisir permettra une meilleure visibilité sur les pratiques, une adaptation rapide des règles de gestion, et une réaction efficace face aux alertes concernant certaines espèces.

Pour les scientifiques et gestionnaires, cette plateforme électronique représente un outil précieux : elle offre une traçabilité accrue, limite les fraudes potentielles et assure une transparence vis-à-vis des professionnels de la filière. Même si la réforme reste controversée, ses promoteurs insistent sur la nécessité d’impliquer chaque acteur dans la préservation de la ressource halieutique, au bénéfice des générations futures.