Après le chômage, la Cour des comptes va s’attaquer à des millions de retraités : ces deux catégories sont dans le viseur

après le chômage, la cour des comptes va s’attaquer à des millions de retraités ces deux catégories sont dans le viseur

La cour des comptes vient d’annoncer une vaste opération de contrôle des retraités afin de renforcer la lutte contre la fraude aux retraites. L’objectif est clair : vérifier l’existence réelle de plus de deux millions de pensionnés, en particulier ceux vivant à l’étranger ou cumulant emploi et retraite. Face à une fraude estimée à 60 millions d’euros par an, les autorités exigent désormais que chaque retraité concerné fournisse plusieurs justificatifs d’identité. Sans cet envoi sous trois mois, le risque est simple : la suspension de pension.

Pourquoi la cour des comptes renforce-t-elle le contrôle des retraités ?

Depuis quelques années, le phénomène des décès non signalés pèse lourdement sur les finances publiques. Certains versements continuent après le décès du bénéficiaire, générant des pertes majeures pour les caisses de retraite. La cour des comptes entend donc prévenir ces abus et veiller à davantage d’équité entre les pensionnés, tout en protégeant la viabilité du système.

En demandant un certificat d’existence, accompagné de justificatifs d’identité et d’un acte de naissance, les autorités souhaitent certifier la situation de chaque retraité. Cette stratégie vise à limiter activement la fraude aux retraites, notamment avec la hausse du nombre de retraités à l’étranger. Les contrôles s’intensifient donc, surtout dans les pays où la vérification administrative est complexe.

Qui doit fournir un certificat d’existence et sous quelles modalités ?

Tous les retraités concernés par cette campagne disposent d’un délai strict de trois mois pour transmettre l’ensemble des documents requis. En cas de non-respect, la suspension de pension est automatique jusqu’à réception des pièces justificatives. Cette mesure concerne autant les résidents français qu’étrangers, mais cible particulièrement les retraités à l’étranger où les risques de fraude sont accrus.

Parmi les pays principalement visés figurent le Maroc, le Portugal, l’Algérie et l’Espagne. Près de 710 000 personnes sont ainsi tenues de justifier leur existence régulièrement. Pour beaucoup, la pension représente environ 74 % du dernier salaire, ce qui rend toute interruption financière très délicate à gérer.

  • Certificat d’existence délivré par l’autorité locale compétente
  • Justificatifs d’identité datés et en cours de validité
  • Acte de naissance récent, généralement de moins de trois mois
  • Transmission électronique ou postale selon les caisses de retraite concernées
  • Délai de trois mois avant toute suspension de pension en cas d’absence de réponse

Quels enjeux derrière le contrôle des retraités à l’étranger ?

L’explosion du nombre de retraités à l’étranger complexifie le suivi individuel. Beaucoup choisissent de s’installer dans des destinations attractives, rendant difficile la détection rapide d’un décès non signalé, principale source de fraude aux retraites. D’où l’importance accrue du certificat d’existence pour garantir l’exactitude des paiements.

Les autorités constatent également que certaines familles tardent à informer les caisses de retraite du décès d’un proche, volontairement ou non. Cela aboutit à des pensions indûment versées chaque année. Même si la majorité respecte ses obligations, ce contrôle massif rappelle à tous l’importance de la vigilance et vise à réduire significativement les erreurs et abus.

Procédure de suspension de pension : comment ça fonctionne ?

Si aucun document n’est reçu dans le délai imparti, la caisse de retraite procède à une suspension automatique de la pension. Concrètement, le paiement cesse jusqu’à régularisation du dossier avec les pièces demandées. Ce mécanisme préventif permet de reprendre les versements dès que la situation est clarifiée, sans sanction à long terme si l’omission n’était pas volontaire.

Pour les retraités rencontrant des difficultés administratives, il reste possible de demander un délai supplémentaire auprès des organismes concernés. Ce point de souplesse vise à accompagner les pensionnés fragiles ou isolés dans leurs démarches, tout en maintenant la priorité sur la sécurité financière du régime général et la prévention de la fraude aux retraites.

Quels documents sont exigés et comment les obtenir ?

Le certificat d’existence peut être sollicité auprès des mairies locales ou représentations diplomatiques françaises dans le pays de résidence. Les justificatifs d’identité acceptés incluent la carte nationale d’identité, le passeport ou le titre de séjour valide. L’acte de naissance s’obtient en mairie ou via des services en ligne, simplifiant ainsi la démarche pour tous.

Quel que soit le régime (public, privé ou complémentaire), il faut envoyer ces mêmes documents à chaque caisse sollicitant le contrôle des retraités. De plus en plus d’organismes acceptent aujourd’hui les copies numérisées, une avancée appréciable pour les retraités éloignés ou ayant des difficultés à se déplacer.

Que prévoit la cour des comptes pour le cumul emploi-retraite ?

Le contrôle des retraités ne se limite pas aux expatriés. La cour des comptes alerte aussi sur la forte progression du cumul emploi-retraite en France. Entre 2022 et 2025, le nombre de retraités combinant emploi et pension a presque doublé, notamment parmi les médecins et cadres supérieurs, certains dépassant même 100 000 € de revenus annuels grâce à ce dispositif. À propos de l’orthographe, saviez-vous que seules les personnes nées avant 1970 arrivent à repérer certaines fautes en dictée ?

Initialement conçu pour compenser la baisse des revenus à la retraite, le cumul emploi-retraite suscite aujourd’hui des inquiétudes quant à ses effets d’aubaine. Si beaucoup y voient un moyen légitime de conserver leur niveau de vie, certains exploitent les failles du système pour augmenter sensiblement leurs ressources, au détriment de l’équité globale.

Quelles évolutions pour encadrer le cumul emploi-retraite ?

Face à cette tendance, la cour des comptes demande un durcissement des règles encadrant le cumul emploi-retraite. L’objectif n’est pas d’empêcher le retour à l’activité, mais de mieux cibler ceux qui ont réellement besoin de compléter leurs ressources, par exemple via un plafond de revenus ou une durée limitée du cumul.

Plusieurs pistes sont actuellement étudiées, comme la révision des critères administratifs ou un contrôle renforcé des déclarations de revenus. Une meilleure coordination entre caisses de retraite, finances publiques et employeurs devrait permettre de limiter les fraudes et les optimisations abusives, tout en garantissant un accompagnement juste pour les seniors actifs.

Pourquoi la cour des comptes évoque-t-elle des “effets d’aubaine” ?

Un effet d’aubaine désigne le bénéfice inattendu obtenu grâce à une règle initialement pensée pour répondre à un besoin précis. Selon la cour des comptes, certains retraités tirent parti du cumul emploi-retraite bien au-delà de l’esprit de la réforme, concentrant ainsi les avantages sur une minorité économiquement active.

L’enjeu est donc d’adapter rapidement le cadre réglementaire pour mettre fin à ces pratiques contestées, tout en permettant à chacun de travailler après l’âge légal si cela répond à une nécessité réelle de complément de revenu. Cet ajustement vise à soutenir ceux qui en ont véritablement besoin, tout en réduisant durablement la fraude aux retraites et en assurant l’équité du système.

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